Vitalic
La lumière en espace
Alors qu’il était de passage à La Sirène en avril dernier, nous avons pu nous entretenir avec Vitalic. L’artiste, à l’actualité toujours très riche, a sillonné de nombreux festivals tout l’été.
Vous venez de publier la bande originale du film Disco Boy, primé à la Berlinale 2023. Comment s’est passée cette deuxième expérience dans le cinéma pour vous ?
Le réalisateur Giacomo Abbruzzese connaissait mon travail, il m’a écrit juste avant le premier confinement pour me proposer de participer à ce premier long métrage. On a beaucoup échangé, donc je savais dans quelle direction aller, mais je savais aussi qu’il voulait vraiment du Vitalic. Il savait ce qu’il aimait dans ma musique, et c’est ça qu’il m’a demandé. Je suis allé un peu au-delà de mes territoires habituels, pour chercher d’autres choses à certains moments du film, mais j’ai appréhendé ça comme un album classique. Il m’a donné des directions, mais j’étais assez libre. A la fin, il a pioché ce dont il avait besoin pour le film. Je suis content du résultat, et ravi d’avoir pu participer à ce projet.
Vous êtes notamment réputé pour votre scénographie toujours impressionnante. A quoi ressemble votre scène actuellement ?
J’ai comme une sorte de studio de scène, avec plein de matériel, des synthétiseurs, des séquenceurs, des tables de mixage… Tout ce qu’on peut retrouver pour faire de la création musicale. Et tout ça est synchronisé avec la scénographie. Quand je joue, quand j’envoie des séquences, c’est synchronisé avec trois éléments réfléchissants qui sont mobiles, comme de gros miroirs. Donc ce sont trois structures, qui interagissent avec la lumière pour la mettre en espace. Et ça dépasse même le cadre de la scène, puisque ça va dans le public, qui va lui aussi se retrouver immergé dans cette lumière.
Votre carrière a démarré il y a plus de 25 ans, quels changements avez-vous constaté dans l’industrie depuis vos débuts ?
Pour moi, le plus gros changement, c’est l’avènement des réseaux sociaux. Et j’irais même au-delà, c’est la façon dont ces réseaux et la technologie ont permis de passer outre les canaux habituels de professionnalisation d’un musicien, à savoir les maisons de disques, la presse, les contacts pour l’enregistrement et le mixage, etc. Aujourd’hui, les musiciens peuvent être beaucoup plus indépendants. Le problème, et c’est mon moment un peu “vieux con” [rires], c’est qu’on passe plus de temps sur les réseaux sociaux, et peut-être un peu moins en studio. Il y a peut-être un déséquilibre.
Facebook : VITALICOFFICIAL et insagram : vitalicofficial
Album : Disco Boy (Original Motion Picture Soundtrack), sorti le 13 avril (Citizen Records)
Par Kelly LE GUEN @kellyleguen
Crédit photo : @lambert.davis