Réfractaires au monde du silence, Tryo revient sur scène. En 27 ans de carrière, le quatuor récemment devenu trio aura donc sorti 7 albums studios, 4 albums live et 2 albums de reprises. Les chiffres donnent le tournis. C’est pourtant sur scène que le groupe trouve ses lettres de noblesse, comme il l’a montré le 24 mars à l’Acclameur de Niort. Rencontre avec un trio passionnant au succès grandissant.

Tryo est décidément intarissable. Un an après leur album studio « Chants de bataille », le trio – Manu Eveno, leur guitariste, a quitté le groupe en 2021 – revenait fin 2022 avec « Tout au tour », album live annonciateur d’une tournée pas comme les autres. Pas de pause pour ces stakhanovistes capables de remplir les salles de toutes tailles. En enchaînant les albums et en multipliant les concerts, Guizmo, Christophe Mali et Daniel Bravo sont devenus l’air de rien un groupe français qui compte. Et qui dure. Histoire de patienter jusqu’aux 30 ans de Tryo, nous sommes allés rencontrer Daniel, percussionniste en chef, à l’occasion de la venue du groupe en mars dernier à Niort.

JDN: Comment allez vous?

Tryo: Il y a des matins où c’est plus speed que d’autres. Mais ça va très bien. Motivés et en plein travail. Notre album live « Tout au tour » est sorti en début d’année, et on a plein de concerts pour fêter cette sortie.

JDN: La vie de tournée, vous aimez ça?

Tryo: Je ne pourrais pas vivre sans je crois. C’est un mode de vie que j’affectionne et qui représente plus de la moitié de ma vie. Une tournée, c’est comme une colonie de vacances. Même si c’est épuisant, parce que tu as toujours une sensation de mouvement perpétuel. Avec Tryo, les concerts sont des prétextes à faire des albums. On adore ça, tourner.

JDN: Vous étiez quatre et un des membres, Manu, vient de quitter le groupe. Vous portez donc enfin bien votre nom. Est-ce que ce changement a eu une incidence sur vos concerts?

Tryo: Manu n’avait pas ce même amour du mouvement perpétuel. Il avait plus besoin de se poser. Son départ nous a permis de rebondir et même de nous reconstruire, même si ça a été un choc. Il a fallu nous réorganiser, et aller vers de nouvelles expériences, de nouvelles sonorités. Sur scène, on est accompagnés par deux nouveaux musiciens. Même si Tryo est désormais un trio, nous sommes désormais 5 sur scène. Et c’est le cas ici, à Niort.

“On est sur une tournée de petites salles intimistes parce qu’on voulait retrouver les gens”

JDN: Une tournée de Tryo, c’est souvent beaucoup de villes. Prenez-vous le temps de les visiter?

Tryo: Je t’avoue que ça dépend. Il y a quelques années, ça m’arrivait beaucoup de visiter. Avec le temps et le nombre de dates, on a quand même de plus en plus tendance à privilégier le repos pour être en forme au concert. Ca dépend aussi où sont situés l’hôtel et la salle. Parfois, les salles sont situées en périphérie des villes et dans ce cas, on ne voit pas grand chose.

JDN: Qu’est ce qui différencie une ville d’une autre?

Tryo: Les spécialités locales (rires). Plus sérieusement, ce qui fait vraiment la différence, c’est le public. C’est les gens, leur attitude, leur accent. Et puis les salles bien sûr! Là, on est sur une tournée de petites salles intimistes parce qu’on avait envie de retourner à la rencontre des gens. Toutes ces salles sont différentes et ont leur caractère. C’est pas comme quand on fait une tournée des Zénith où on se retrouve dans un cadre qui est exactement le même quelle que soit la ville.

JDN: Pour cette tournée de 45 dates, avez-vous suivi une préparation physique particulière?

Tryo: (Rires) Bien sûr. Surtout qu’on était reparti après les fêtes de fin d’année. Tu ne peux pas arriver comme ça en concert. Il faut te préparer physiquement, mais aussi techniquement. C’est impossible d’arriver à froid et enchaîner des résidences et 5 concerts de suite. Pour ma part, ça passe par une alimentation saine, et par le travail.

JDN: Qu’est ce qui différencie cette tournée des précédentes?

Tryo: On est sur une tournée assise, intimiste. Pour être proche des gens. Ca nous permet aussi une plus grande part d’improvisation que dans les grands concerts où tout est plus calibré. On espère que ça a plu aux Niortais!

Crédits 

Album : « Tout au tour » (Salut Ô productions)

@tryo

Crédit Photo : Fifou