Société 18 ans et la pêche comme passe-temps

Société
18 ans et la pêche comme passe-temps

Ils n’ont même pas 18 ans et ils sont passionnés de pêche depuis plusieurs années. En compétition ou pour le plaisir, en sortant du lycée canne à pêche sous le bras ou pendant le week-end, Pacôme et Pierre ne passent pas une semaine sans partir à la chasse des carnassiers d’eau douce.

Longtemps considérée comme un loisir pour cheveux gris, la pêche devient le sport à la mode chez les jeunes. « Quand je vais pêcher, même s’il y a une majorité de retraités, je vois bien qu’il y a de plus en plus de jeunes » livre Pierre, lycéen à Jean Macé. C’est un sport qui se modernise : « on a l’image du papy avec sa bière au bord de l’eau, assis à attendre, mais pas du tout au final ».

Lui et Pacôme parlent bien de « sport » lorsqu’ils parlent de la pêche. En effet, ils pratiquent tous les deux la pêche sportive. Le but est de pêcher à l’aide de gros leurres animés et surtout de se déplacer au maximum. Le Marais poitevin est d’ailleurs une vraie mine d’or. Ils pêchent parfois des carpes et brochets de presque un mètre de long. « Il y a quelques jours, j’ai eu un brochet de 90 cm » explique fièrement Pierre en montrant la photo où il pose avec l’animal.

Si ce dernier expose ses prises sur son compte Instagram dédié à la pêche, Pacôme est lui plus réservé en ce qui concerne ce sport. « J’ai pas besoin de le dire ou de l’exposer sur les réseaux sociaux, je pêche pour moi parce que ça me fait plaisir ». Tous deux ont débuté de façon très différente. Pierre a appris à pêcher tout seul en s’aidant des réseaux sociaux alors que Pacôme a découvert ce sport pendant son enfance grâce à son grand-père.

Un sport accessible mais coûteux

La première difficulté pour des jeunes adultes comme eux est de se procurer le bon matériel qui coûte parfois plusieurs centaines d’euros. Cannes en carbone, moulinets de précision, leurres sophistiqués… « On peut commencer avec peu, mais quand on veut vraiment s’améliorer, il faut investir », explique Pacôme.

Pas considérée comme un sport en France, la pêche sportive est pourtant pratiquée par des millions de personnes aux États-Unis et diffusée à la télé américaine. Mais d’après Pacôme et Pierre, ce sport contamine de plus en plus les adolescents en France. « Les marques commencent à s’adapter, on voit apparaître des équipements pensés pour nous » ajoute Pierre.

Compétition et transmission

Carte de pêche en poche, Pierre participe même à des compétitions où il s’est vu terminer 2ème sur 40 participants. « Ça dure une journée, il y a des commissaires qui contrôlent les poissons que l’on pêche, puis à la fin de la journée il y a la remise des lots ».

Mais au-delà de la performance, la pêche est aussi un lieu d’échange intergénérationnel. Seul ou en groupe, toutes les techniques sont utilisées et ces deux jeunes lycéens ont à chaque sortie l’opportunité d’échanger avec les « anciens » du Marais. « On voit bien qu’ils sont étonnés de nous voir pêcher, en plus on n’utilise pas les mêmes techniques. Et même si on n’est pas souvent d’accord, on se nourrit des expériences de chacun ».

Loin des écrans et du tumulte de la vie quotidienne, la pêche devient ainsi un moment de déconnexion et de partage. Elle permet aux jeunes de se recentrer, de développer patience et stratégie, tout en leur donnant l’occasion de se mesurer à la nature. « C’est une vraie école de la patience, du respect de l’environnement et de la persévérance » conclut Pacôme.

Logo web : @pierre.carnafish