Popa Chubby Derrière la vitre

Popa Chubby
Derrière la vitre

Juste avant son concert complet à Diff’Art (Parthenay) au mois de mai, nous avions pu nous entretenir avec le bluesman New-Yorkais Popa Chubby. 

Après plus de trente ans de carrière, vous continuez sans cesse à renouveler votre spectacle. Comment choisissez-vous quels morceaux jouer parmi votre large discographie ?

Il y a deux façons de choisir. Premièrement, les fans me disent ce qu’ils veulent que je joue, ce qui est super cool. Et sinon, j’aime bien changer, et réintégrer des morceaux que je n’ai pas joués depuis longtemps. Par exemple, il y a une quinzaine d’années, j’ai écrit une chanson qui s’appelle “Steel Horse Serenade”, qui avait plein d’inspirations metal, comme Black Sabbath ou Motörhead. Un instrumental, que j’avais écrit pour un club de motards à l’époque, et que je ne jouais plus. Depuis quelque temps, j’ai recommencé à la jouer, et c’est génial, j’y prends beaucoup de plaisir et les gens adorent.  

Quelle est votre formule pour rester aussi prolifique et créatif ?

Je pense que la pire chose pour un artiste, c’est d’avoir une routine. Il faut savoir détecter l’inspiration où qu’elle se présente. En tant qu’auteur, j’ai des idées autour de moi tout le temps, elles sont toujours là, et mon job, c’est d’en faire usage. De les attraper, de les faire miennes, de les développer, puis enfin de les redonner au monde entier sous forme de chanson. L’inspiration vient vraiment de n’importe où. Ca peut venir d’une rencontre avec une personne, d’observer une situation, d’une belle femme, d’un bel homme, d’un chien sympa, n’importe quoi. Les personnes qui écrivent des chansons racontent des histoires. La plupart des gens voient une maison, peut-être les fenêtres, mais moi, je vois ce qu’il y a derrière la vitre, et j’imagine tout ce qu’il peut s’y passer.

On imagine que vous avez plein de morceaux qui ne sont jamais sortis, alors…

Toujours. J’ai des milliers d’idées qui ne finissent pas sur mes albums, généralement parce qu’elles ne collent pas avec le reste, tout simplement. Par exemple, il y a un morceau sur mon dernier album qui a failli ne pas sortir. Il s’appelle “Fly Away”, et il parle de mes filles qui ont grandi et qui ont quitté la maison. Je trouve que c’est un très beau morceau, je l’adore, mais je trouvais qu’il n’allait pas sur l’album. Je l’ai joué devant pas mal de monde, et on m’a dit que je devais absolument l’y mettre, alors finalement, elle y est. Tout ça pour dire que parfois, il y a des chansons super, mais qui ne collent pas dans un disque. J’en ai des tas en stock, peut être qu’un jour elles sortiront, on verra !

Popachubbyband

Album : Emotional Gangster, sorti le 18 mars 2022

Interview : @kellyleguen

Crédit photo : DR