Mathias LAVENOT Basket Dreams en direct de New-York

Mathias LAVENOT
Basket Dreams en direct de New-York

Mathias LAVENOT, grand passionné de basket depuis toujours a su transformer sa passion en une aventure unique en fondant Basket Dreams, une association qui organise depuis Niort, des séjours immersifs, au cœur de la ville qui ne dort jamais, New York, pour vivre des moments au plus près de l’univers du basket Américain. L’association s’engage également à contribuer financièrement aux voyages de personnes atteintes du cancer, leur offrant ainsi des moments inoubliables. Des raisons suffisantes qui nous ont poussé à participer au voyage de 2024 en compagnie d’une cinquantaine de personnes.

Mathias, nous sommes à New-York.  La ville idéale pour te demander ton premier souvenir de basket ?

J’ai commencé quand j’avais 8 ans et j’ai gagné un concours de shoot, un an plus tard, contre plein de mômes de la Charente. Je me souviens qu’avec ma mère, on arrive à la bourre et qu’il est trop tard pour s’inscrire, on insiste longtemps et finalement, ils ont accepté de me laisser participer. Je passe le dernier et j’explose les résultats. C’était un moment incroyable, déjà parce que je gagne, mais aussi parce que j’ai ressenti une adrénaline que je n’avais jamais ressentie avant.

Tu regardais du basket à la télé, les championnats de la NBA à cette époque ?

Oui, je regardais beaucoup de matchs français. Je regardais aussi  les JO de Barcelone et, pour des gosses de mon âge, quand on voyait la Dream Team, ça marque. Et, bien sûr, la NBA était le rêve ultime. J’avais un pote qui avait Canal + et on regardait ensemble la génération Jordan. Pour moi, c’était toujours un rêve, mais je le voyais comme quelque chose d’inaccessible. Et puis en 2019, sur un pari avec un copain, ça s’est concrétisé. C’est venu comme ça, un peu par hasard. 

Comment ce projet a-t-il vu le jour ?

C’est venu comme ça, un peu par hasard. On parlait de basket, de NBA puis c’est parti comme ça. On s’est demandé pourquoi on n’irait pas voir un match en direct ? Alors on est parti tous les deux, on a cherché sur Internet pour trouver une boite qui pourrait nous aider à organiser le voyage. On a kiffé, c’était une expérience incroyable. Mais en sortant de l’avion, on s’est dit, c’est sympa, mais les gars de cette boite étaient trop tournés vers le business. Alors on s’est dit, pourquoi ne pas faire la même chose, mais avec une approche beaucoup plus détendue et axée sur l’humain ? On est rentré, on a créé notre association, et on a commencé à envoyer des mails à des franchises pour notre projet. Tout le monde nous a répondu, c’était plutôt cool. De là, tout s’est enchaîné hyper rapidement.

Qu’est-ce que t’as pensé de la mentalité américaine pendant ton premier voyage à New York ?

Le rayonnement permanent même la nuit, ça m’a marqué. C’était un vrai choc. Je ne me sens pas à l’aise avec certains conditionnements américains, mais effectivement autour du basket, de l’entertainment, tout semble possible. Ils ont une audace incroyable dans certains domaines. Ils osent beaucoup plus que nous. Cette mentalité de tout essayer et de repousser les limites m’a beaucoup plu et ça m’a poussé quelque part à envisager des projets que je n’aurais peut-être pas osé tenter autrement.

Pourquoi est-ce que les gens font appel à ton association ? 

Commercialement, je m’étais quand même bien renseigné. On gère tout de A à Z, on négocie le prix. Il y a eu beaucoup de bouche à oreille, j’ai créé un site très basique, juste comme ça. Mettre des affiches ça a pas mal marché aussi, j’ai aussi des contacts dans le monde du basket et voilà.

Le parti pris, c’était le basket, parce qu’on aurait pu aller plus loin, faire les universités ou autre chose. Mais ça reste libre parce que c’est New York. Les gens pensent que c’est un truc hyper organisé alors que non. Chacun va à son rythme. On leur laisse beaucoup de temps libre entre les matchs de NBA organisé, ce qui leur permet de découvrir la ville tout en étant près de leur passion.

As-tu pensé un jour à structurer ton activité de manière plus professionnelle pour en faire un véritable business ? 

J’aime beaucoup organiser, je me suis déjà dit, allez vas y, monte encore un cran plus loin. Mais ma philosophie, c’est de faire tout ça à prix coûtant et du coup je prend tous les risques. On est, par exemple, parti à 20 la première année, en 2022 et ça a augmenté, on était 30 en 2023 et 40 en 2024. J’ai dû refuser des gens qui voulaient s’inscrire. Il peut y avoir plusieurs soucis, par exemple l’année dernière, il y a eu des soucis de passeport. Tant que ce n’est pas plein, je prends des pénalités. Tu ne sais pas à l’avance quels sont les prix, les dates, ou les franchises. Je pourrais effectivement fixer un tarif chaque année avant d’avoir toutes les informations mais c’est important pour moi, d’adapter le tarif pour que ça reste exclusivement à titre bénévole.

Est ce que tu mets des règles en place pour les bénévoles pendant les voyages ?

Oui, j’annonce les règles du jeu directement. J’explique ce que je prends et ce que je ne prends pas, si les gens sont trop en retard, tant pis, je ne vais pas mettre en défaut tout le groupe pour une personne. Je laisse beaucoup de gens en autonomie, vraiment, je suis assez cool sur ça, mais il faut assumer ce qui se passe.

C’est surtout la première année quand on part de la feuille blanche. Je ne dis pas que c’est toujours facile d’organiser tout ça, mais on réussit quand même finalement à tout booker. On me demande souvent si on peut rencontrer les joueurs, alors oui, je pourrais le mettre en place, mais ça ne s’est pas encore fait.

Une campagne plus poussée, ça n’aurait pas pu attirer plus de monde, tu penses ?

Moi, je préfère ne pas avoir une campagne marketing trop axée sur le business, ce n’est pas moi, ça ne me ressemble pas. Le bouche à oreille ça me convient parfaitement, ça apporte aussi un crédit, une confiance que je trouve essentiels. Les gens voient des photos, entendent des témoignages et ça me permet de bâtir une bonne réputation. La relation avec les bénévoles est différente, plus personnelle et basée sur la confiance.

Qu’est-ce qui a motivé ton  association à parrainer des fans de basket atteints d’un cancer, qu’ils soient adolescents ou adultes ?

Cette idée est née d’une cause personnelle qui me touche profondément. J’ai donc décidé de fusionner la santé qui est un thème qui me tient à cœur,  avec ma passion pour le basket et c’est ainsi que le principe de l’association s’est formé. J’ai créé Basket Dreams dans ce but précis : Aider ceux qui en ont besoin. 

Tu pratiques encore le basket ?

Ah, tu sais, la tête veut faire des choses et parfois, le corps ne suit pas aussi bien. Mais dès que je suis sur le terrain, je me concentre à fond. Je ne suis peut-être pas le plus doué, mais ma détermination est inébranlable quand je joue.

Tu envisages de poursuivre ton engagement associatif à l’avenir ?

Je pense que oui, je vais poursuivre. C’est aussi une leçon tirée des moments difficiles, des moments de risques. Par exemple, en cas d’annulation de vol ou autre imprévu, je ne suis pas du genre à adopter une approche purement commerciale. Je commence à souffler quand tout le monde est assis dans l’avion du retour. Je me dis “ça y est, j’ai fini mon taf, tout le monde a son vol”. Mais je ne veux pas décevoir et, au-delà de cela, je veux m’assurer que chacun reparte avec des souvenirs exceptionnels. Si je m’investis dans un projet, c’est simple, c’est à fond.

Est ce que tu as une anecdote lors d’un voyage ?

C’était lors de la première année d’organisation et malheureusement, nous avons loupé la fin d’expérience qui était prévue. J’étais vraiment énervé, tout était organisé. La consigne n’avait pas été transmise correctement, la personne censée nous accueillir n’était pas celle avec qui j’avais échangé, et ça a causé beaucoup de retard. Donc on nous accueille et, au lieu d’être dirigés vers les places où on pouvait voir les entraînements de près des joueurs, on a été conduit directement à nos sièges. Elle nous ramène à l’endroit où on était, mais c’était déjà trop tard et une chose entraînant une autre, on a loupé le début de l’entraînement quoi. Ce que je veux souligner, c’est l’importance de tenir nos promesses et de faire en sorte que les événements se déroulent sans accroc.

Logo web : @basketdream.fr

Interview @ch_taker

Photos @lambert.davis