Alan Sapritch L’anti One man show

Alan Sapritch
L’anti One man show

Artiste slasheur, le rappeur/comédien/professeur se produit depuis dix ans dans toute la France avec ses « one man conférences ». Deux heures de spectacle d’un genre unique. Nous l’avons rencontré lors de son passage à l’Espace Agapit le 14 janvier dernier, pour nous raconter son histoire de la musique.

ALAN SAPRITCH

« Comment en est-on arrivé là ? » interroge Alan Sapritch dès ses premières minutes sur scène. « Là », c’est cet alignement des planètes qui permet en 2017 à Luis Fonzi et son titre Despacito de cumuler plus de sept milliards de vues sur YouTube. « La chanson en elle-même n’est pas si grave, mais si on ajoute le clip, la promo et le duo avec un rappeur naze… l’ensemble craint du cul. » 

Partant de ce constat, le musicien a créé T’as vu c’que t’écoutes, un spectacle musical à mi-chemin entre comédie show, performance live et conférence TEDx. « C’est de la pédagogie récréative. » Face au public, Alan Sapritch est seul ou presque. Une guitare à son cou, à sa gauche un grand écran et au milieu : son « batteur Roland », une boite à rythme. Avec son groupe de fortune, il retrace pour nous l’histoire de la musique, de la naissance du blues à la pop actuelle, sans oublier de nous (ré)apprendre les bases. « Vous êtes familiers avec les gammes pentatoniques ? » Car cette one man conférence est avant tout un spectacle tout public, quelles que soient nos connaissances et nos goûts musicaux. Les amateurs de disco resteront néanmoins sur leur faim, Alan Sapritch refusant d’aborder « cette musique inventée par les labos américains pour envahir l’Europe et nous liquéfier le cerveau ». Même tarif côté Yéyés : « On n’en parlera pas parce que ça me saoule.» Les fans des Rita Mitsouko seront en revanche ravis de s’entendre confirmer qu’il s’agit du meilleur groupe français de tous les temps.

ALAN SAPRITCH

Et si vous êtes plutôt métal, peut-être apprécierez-vous notamment l’interprétation live d’un morceau de NOFX. « Ce groupe a bercé mon adolescence. Je n’assume pas trop, mais j’assume quand même. » S’il a les idées bien arrêtées sur une multitude de choses, Alan Sapritch reste un humain comme les autres. Lui aussi a ses plaisirs coupables. Comme le rappeur Jul, qu’il adore, persuadé que lui seul peut réconcilier les auditeurs de Skyrock et les lecteurs de Télérama. Sur scène, Sapritch surprend. Celui qui en interview nous avait juré détester danser, se laisse aller à des déhanchés chaloupés sur le funk d’un James Brown. Et lorsqu’il empoigne le micro pour nous servir un rap parfaitement maîtrisé, le « one man conférencier » finit de nous scotcher. 

On ressort de T’as vu c’que t’écoutes hilare, un peu plus cultivé et avec une interminable liste d’excellents titres à ajouter à notre playlist. 

Crédits : 

Interview @MarineWernimont

Crédit photo : @realkafkatamura 

@Alan Sapritch

Youtube : Sapritch officiel

Live : En spectacle au CAMJI le 10 mai 2022