Geoffroy Garétier
« 34 ans que j’attends Niort en L1 ! »
Consultant football de Canal+, le natif de Niort est tombé tout petit dans la marmite du ballon rond jusqu’à développer sa propre méthode de statistiques. Il garde un lien fort avec la ville et sa région.
On vous a connu avec le CRISS (Centre de Recherche en Intelligence Statistique et Sportive), c’était les data au service du foot avant tout le monde !
Oui, et cela m’a permis de jeter les bases de la « footballogie » à mes débuts à Canal+. Le terme vient du nom du blog que j’ai tenu de 2010 à 2014, où je produisais des statistiques qui servaient à développer mes analyses écrites ou en plateau. Depuis, j’ai été rattrapé par des entreprises qui livrent des stats à grande échelle alors que je les réalisais de façon artisanale.
Vous avez quitté Niort à 4 ans, qu’avez-vous gardé de la ville ?
Je suis né à Niort et y ai passé ma prime enfance, très précisément à Bessines, petite bourgade en bordure du Marais poitevin. Je n’ai guère de souvenirs hormis quelques flashs de ma première année d’école. La famille de mon père et une partie de celle de ma mère sont originaires de Poitou Charentes. En complétant mon arbre généalogique, j’ai retrouvé des ancêtres natifs de Niort. J’y suis revenu plusieurs fois mais jamais sur de longues périodes. Je m’y suis arrêté il y a deux ans au retour de vacances. J’ai renoué avec le lien géographique, culturel et ancestral de ma famille. J’ai parcouru le Marais poitevin sur une journée, en logeant dans un hôtel le soir d’un match entre le PSG et l’Atalanta Bergame.
Comment est née votre passion du foot ?
Je m’intéresse à tous les sports depuis mon plus jeune âge. J’ai de nombreux souvenirs à la télévision, qu’il s’agisse des Jeux Olympiques, de matchs de Coupe du monde ou d’Europe, du Tournoi des cinq nations… Ma passion du foot s’est nourrie dès la fin des années 60, époque où les clubs français n’étaient pas compétitifs en Europe. Il fallait se forger sa propre culture en discutant avec la famille, en lisant l’Équipe.
Une équipe vous faisait rêver ?
Toute mon enfance a été bercée par les exploits des joueurs de l’Ajax Amsterdam, sortes de chevaliers et héros médiévaux pour moi. Leur maillot, les cheveux longs, ce look incroyable… Cela reste mon club de cœur. Et ensuite Saint-Etienne, premier club français à se dépasser lors d’une épopée et à obtenir des résultats. C’était plus facile de se forger des souvenirs pour la vie qu’aujourd’hui avec la profusion de matches sur les chaînes.
Comment avez-vous fait un métier de cette passion?
Durant mes études, j’ai eu l’opportunité d’un stage au Journal du Dimanche. Ça m’a tellement plu que j’ai continué comme pigiste. De là, je suis devenu reporter. C’était l’année 1987-88, qui correspond à la seule saison des Chamois niortais en D1 où ils furent deuxièmes après douze journées ! Je me souviens d’une victoire 3:0 contre le PSG au Parc des Princes. Avant une incroyable descente en seconde partie de saison, depuis laquelle j’attends que Niort remonte. Ça fait 34 ans.
CRÉDITS :
Interview : Pascal BERTIN