Gaspar Claus
Le bon voyage
Avec « Tancade », le violoncelliste vagabond nous offre un premier album solo intense et surprenant. Sa prestation en plein air au festival Nouvelles Scènes lui a permis de rencontrer le public niortais.
Sur scène, tu as livré un moment suspendu, hors du temps.
Je suis très heureux que tu me décrives ainsi le concert que tu as vécu. Je me suis demandé si on n’allait pas au casse-pipe en préparant cette scénographie en extérieur, à la merci des bruits intempestifs. On avait vraiment envie de créer une caverne, un paysage sonore assez puissant.
« J’ai travaillé mon disque comme si je peignais un tableau. »
Sur la pochette de ton album, on voit une plage fermée comme une enclave.
Oui, c’est une photo de vacances avec mes potes. La plage s’appelle « Tancade », ça veut dire « isolé » en catalan. On y a mis une pancarte « plage nudiste » afin d’être tranquilles [rires]. Donc oui, une bulle, un refuge … tout ça, ça me va.
Le violoncelle est le seul instrument joué sur « Tancade ».
Et je suis le seul violoncelliste de l’album. Pour retranscrire cela en performance, je ne voulais surtout pas être le seul à jouer par-dessus mon propre playback. Il fallait reconsidérer chaque morceau comme une matière première à modeler. Que chacun redevienne légitime sans la quinzaine de pistes son de l’album qui s’ajoutent. Grâce à mon tourneur, j’ai rencontré Basile qui est avec moi sur scène : plus qu’un arrangeur, il a très vite apporté ses propositions avec ses ordinateurs et ses synthétiseurs. Il m’a permis de dialoguer et de justifier les superpositions, les boucles… Moi, comme public, j’aime bien quand je comprends ce qui se passe et que je me laisse emporter.
Quelle est la part d’improvisation dans votre duo live ?
Plutôt minime. Sur ce concert, j’ai des écouteurs avec des signaux sonores qui m’indiquent les plages où la temporalité peut changer. C’est hyper technologique alors que je viens d’une impro plutôt instinctive. On sort d’une certaine niche « musique expérimentale » … Sur un festival comme Nouvelles Scènes, je vois qu’on ratisse large et j’en suis assez fier.
CRÉDITS
@gasparclaus
Disque : « Tancade » (InFiné/Bigwax)
Concerts : @gasparclaus