French 79 Prise de libertés

French 79
Prise de libertés

En pleine tournée de son troisième album TEENAGERS, French 79 revient avec nous sur ce disque audacieux, et sur son spectacle créé en partie à La Rochelle

Tout d’abord, revenons un peu sur la création de votre dernier album. A quel moment avez-vous entamé ce travail ?

Je pense que j’ai dû commencer pendant le COVID, mais en fait, je n’ai rien gardé de ce que j’ai fait à ce moment-là, je trouve que je n’ai vraiment rien fait de bien pendant le COVID. Après la pandémie, je suis vite reparti en tournée, et je n’ai pas eu beaucoup de temps non plus à cette période, donc tout s’est fait sur une période un peu charnière de six mois à la fin de la tournée. J’avais déjà quelques boucles, quelques rythmiques que j’avais fait avant, mais tout ce qui est mélodies, ça a été condensé sur six mois. Je trouve ça bien de ne pas travailler sur plusieurs années, ça permet d’avoir une espèce de cohérence. C’était une première pour moi, parce que d’habitude je travaille beaucoup plus longtemps, mais le problème, c’est qu’après, j’avais trop de morceaux, trop de tri à faire (rires). Là, j’en ai eu un peu moins.

Ces morceaux que vous ne choisissez pas pour l’album, vous les gardez pour y revenir plus tard, ou vous passez complètement à autre chose ?

J’en jette une bonne partie quand même, histoire de ne pas recycler trop de choses. Mais je garde des trucs ! Il y a quand même pas mal de chansons dont je suis content, mais qui n’ont tout simplement pas leur place sur l’album, parce qu’elles sont parfois redondantes avec d’autres titres. En tout cas, je ne jette pas tout. Souvent, je réutilise une suite d’accords dans un autre morceau, ou alors une petite mélodie, une rythmique, des choses comme ça. J’essaie de conserver tout ça dans une espèce de petite banque que j’ai au studio.

Y a-t-il eu d’autres choses nouvelles avec la création de cet album, par rapport aux autres ?

Pas grand-chose, hormis qu’à la fin, une fois que tout était composé, j’ai été produire cet album au studio de Jean-Michel Jarre. Ça, c’était quand même quelque chose que je n’avais jamais fait avant (rires). J’ai pu utiliser des synthés que je n’avais jamais eu entre les mains, ni même jamais vus pour certains. C’était très intéressant, et ça changeait par rapport aux albums d’avant pour lesquels je faisais tout ici, dans mon studio.

Le disque s’intitule TEENAGERS, c’est-à-dire “adolescents”. Parlez-nous de cette thématique.

J’explore le thème de l’adolescence, c’est-à-dire le moment des prises de liberté, des prises de risque. Dans ma musique, j’essaie toujours de retranscrire des émotions. Je pense que c’est important. L’adolescence, c’est la découverte de plein de trucs, et donc cette thématique m’a permis aussi d’essayer de nouvelles choses dans ma musique. Pour certains morceaux, j’ai pris des libertés, j’ai osé faire des choses qui d’habitude ne se font pas trop en musique. Par exemple, je me suis permis de mettre un refrain, ou un solo de synthé, quasiment au début du morceau. En général, on fait comme dans les groupes de rock : on met un solo de quelque chose à la fin. Mais j’ai vraiment voulu prendre des libertés sur ce genre de choses là, sur des structures, des suites harmoniques, un peu tout.

Vos textes s’inspirent de votre propre expérience, ou vous racontez des histoires créées de toutes pièces ?

Non, c’était vraiment personnel, c’est vraiment tiré de ma vie. Le skate, la découverte de l’amour, la musique, les sports d’aventure, toutes ces choses là, toutes ces choses que j’ai découvertes en étant ado. J’avais encore plein de souvenirs de cette période dans ma mémoire, et je me suis dit que c’était quand même intéressant de faire comme une petite biographie musicale, en quelque sorte, de ce moment que je trouve intéressant.

L’album compte une invitée, et pas des moindres : Olivia Merilahti, qui chante sur le titre “You Always Say”. Comment s’est passée cette collaboration ?

Ça faisait longtemps que je savais que j’aimerais qu’Olivia chante sur l’un de mes morceaux. On en avait déjà rapidement parlé, et je savais que ce morceau-là, ça collait parfaitement avec son timbre de voix. J’avais quand même envoyé trois morceaux différents, tout en pensant, en espérant, qu’elle choisisse celui-là. Ça s’est très bien passé, très naturellement. On a travaillé à distance au début, puis ensuite en se voyant, et c’était vraiment une chouette expérience.

Vous êtes actuellement en tournée, avec un spectacle qui a été en partie créé à la Sirène, à La Rochelle. Racontez-nous.

Oui, l’une des premières résidences qu’on a faite pour ce spectacle était à la Sirène. On a commencé à penser la scénographie, et à ce niveau là aussi, j’ai pris quelques libertés. Par exemple, j’ai supprimé tout ce qui était murs de LED, écrans, je trouve que ça prend beaucoup de place, et puis ça devient la course à qui a le plus gros écran, ça ne m’intéresse plus trop. Je voulais faire quelque chose de très “fait maison”, mais en même temps qui ne s’est jamais trop vu, c’est pas évident à décrire sans trop en dire. Mais la Sirène est une très bonne salle, j’ai beaucoup aimé y travailler. Et puis c’est un travail d’équipe, je suis seul sur scène mais il y a du monde derrière, et ce sont les mêmes depuis le début.

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Album : TEENAGERS, sorti le 20 mai 2023

Concert : le 2 mars à la Sirène (La Rochelle)

CRÉDITS : Kelly LE GUEN

Photos : Jean-Michel Jarre / Miraval studios / Cauboyz