Entretien avec Mathieu Blin

Entretien avec Mathieu Blin

Mathieu Blin, ex-talonneur du Stade Français et ancien entraîneur du club d’Agen était présent cette année au Niort Rugby Club pour une mission de coaching. L’expert en rugby de la chaîne Canal+ avait accepté la demande de Gilbert Nassare, président du club, et était venu prêter main forte au NRC de plus en plus en difficulté lors des matchs. Aujourd’hui une nouvelle saison commence, nouveau coach et nouvelle stratégie avec Johan Authier qui succède à Laurent Dossat. Mathieu Blin a accepté de nous faire part de son ressenti sur cette nouvelle méthode de consulting dont il a été acteur et qui a créé quelques tensions au sein du staff.

Pourquoi être venu faire du consulting pour un club de 4ème division ?

J’adore le développement des organisations et des infrastructures donc je suis arrivé à Niort suite au coup de téléphone de Gilbert Nasarre que j’avais rencontré sur différentes réunions avec la fédération française de rugby. On avait accroché tous les deux puisque j’ai été à la fois joueur, entraîneur, manager, directeur consultant etc…J’ai donc une vision très large et j’adore travailler sur  l’organisation d’un groupe. 

Quels étaient les objectifs imposés par la direction pour la fin de cette saison ?

J’adore le développement des organisations et des infrastructures donc je suis arrivé à Niort suite au coup de téléphone de Gilbert Nasarre que j’avais rencontré sur différentes réunions avec la fédération française de rugby. On avait accroché tous les deux puisque j’ai été à la fois joueur, entraîneur, manager, directeur consultant etc…J’ai donc une vision très large et j’adore travailler sur  l’organisation d’un groupe. 

Quels étaient les objectifs imposés par la direction pour la fin de cette saison ?

Le président m’a fait venir pour travailler 3 points. Le premier était d’intervenir tout de suite pour l’équipe pro et leur staff. L’équipe perdait et subissait des matchs compliqués. Le deuxième point important était de participer à pas mal de discussions sur le développement interne du club et les différentes stratégies. Et enfin je devais participer à des discussions sur le club et son territoire. 

Que pensez-vous de cette nouvelle « tendance » à faire appel à du consulting mental, du coaching sur une courte durée ? Votre rôle est-il d’insuffler une méthode à suivre pour le prochain staff ?

Ça se fait de plus en plus même s’il y a toujours eu des intervenants dans le monde du rugby. Dans le rugby il y a un lien tellement fort entre l’organisation que le staff a mis en place  et le groupe qu’il en devient difficile de faire entrer quelqu’un d’extérieur dans cette intimité, dans cette famille. C’est toujours complexe mais riche pour l’équipe. Le rugby manque de partage d’expérience, pas forcément meilleure mais autre. J’y suis, personnellement, extrêmement favorable. 

Travaillez-vous sur le recrutement du prochain coach ?

Oui, comme Laurent Dossat a annoncé son départ, je pilote le recrutement du staff qui n’est pas encore achevé et des joueurs. Avec Gilbert Nasarre le président du club, Olivier Larrouy du pôle sportif, Maxence Turpeau le préparateur physique en chef et Rémi Janoueix analyste vidéo. j’ai créé cette petite cellule de 4 pour qu’on puisse travailler ensemble.
Des annonces vont être faites, ça avance bien.

Quel a été votre ressenti suite à l’annonce du départ prématuré de Laurent Dossat, manager sportif du NRC ? Pensez-vous que votre arrivée en renfort a pu déclencher son choix de quitter le club ?

Mon arrivée a en effet bousculé le staff, c’était une décision du président et oui ça les avait un peu froissés et tendus. Mais ça s’est très vite bien passé parce qu’ils ont compris qu’il n’y avait pas d’enjeu de place et puis je vous avoue avoir été d’une extrême bienveillance. En tout cas j’ai essayé d’être le plus délicat possible. De plus ils travaillaient tous très bien, je n’ai fait que simplifier l’ingénierie dans laquelle ils étaient puisque Laurent Dossat avait créé quelque chose de très évolué. Je suis resté à la place que j’ai proposé être la mienne mais en effet je pense que tout ça a pu froisser les relations.


Le club ne s’est pas qualifié en play-off, comment analysez-vous cet échec? Comment analysez-vous le fait que le club niortais ait un budget conséquent pour son niveau semi pro mais qu’à côté le sportif ne suive pas ?

Il faut d’abord s’accorder sur ce qu’on entend par réussite sportive. C’est forcément une volonté de monter en nationale 1. Le budget du club n’est pas un budget qui serait simplement investi dans la masse salariale avec des joueurs qui gagneraient énormément d’argent. Et qui ne seraient donc pas à la hauteur. On est dans des championnats professionnalisants où il y a une très grosse hétérogénéité, ce sont des championnats jeunes et je pense que le club doit encore aller chercher une petite dizaine de joueurs avec un niveau et une expérience de la Nationale 1, qui est l’objectif. Il y a aussi beaucoup de partenaires et tout ça demande beaucoup d’argent. Mais quand on crée énormément d’attente et qu’il n’y a pas réalisation totale on subit forcément de la frustration, de la déception et même de la colère. Ça fait partie de ce bouquet garni qui est collé au sport. 

Votre mission est-elle reconduite ?

Je vais mener le plus loin possible le recrutement et notamment celui du staff. Pour l’instant je me porte garant de ce qu’il se passe mais l’organisation précise reviendra au staff assez rapidement, ma mission s’arrête là. J’ai déjà beaucoup travaillé et réfléchi au projet 2028, le club et son territoire, c’était même le sujet de mon mémoire de master : « les relations entre le public et le privé au service des infrastructures sportives » donc ici le stade Espinassou. On y voit un club mais on pourrait imaginer plein de choses qui serviraient au lien social, au sport, à des activités commerciales et marchandes. C’est quelque chose que j’aime énormément donc peut être que Gilbert Nasarre et le comité de direction  voudront que je continue à participer à ces réflexions, c’est eux qui décideront. 

@niortrugbyclub

@blinmathieu2

INTERVIEW : @lilas_courrot