Damien Maubert
La musique en images
Originaire de Melle, dans les Deux-Sèvres, Damien Maubert, âgé de 24 ans, s’est fait connaître grâce à plusieurs court-métrages tels que « Si facile » et « Appel manqué ». Par la suite, il a déménagé à Paris pour collaborer avec des artistes de divers genres musicaux, notamment dans les domaines du rap, de la pop et de l’électro. Nous avons eu l’occasion de rencontrer ce jeune réalisateur qui a notamment travaillé aux côtés de Spider Z, 2TH et Big Flo & Oli…
“Je postais des vidéos de mes tournages, mais aussi des « backstages » de l’audiovisuel, du « showbiz » : un monde que je regardais avec des étoiles dans les yeux quand j’étais enfant.”
Vous avez collaboré avec le duo électro Ofenbach en 2022 pour le clip « 4U », tourné dans le sud-est de la France. Vous avez également réalisé un clip pour St Graal. Pour chacun des projets, des idées différentes naissent et sont propres à l’univers de chaque artiste. Quelle est votre manière de travailler ?
Ma manière de travailler dépend du projet et des personnes impliquées. Je peux apporter mes propres idées, mais il peut aussi y avoir un cahier des charges spécifique dicté par le label ou les artistes. Par exemple, avec Ofenbach, ils avaient une idée de base pour le clip « 4U » : un clip solaire et pop. À partir de là, j’ai proposé un scénario qui correspondait à leur vision. J’ai essayé de créer un clip festif en bord de plage sans tomber dans les clichés habituels avec des filles dansant près d’une piscine. J’ai choisi de raconter une histoire avec deux personnes âgées qui imitent deux jeunes qui se séduisent. J’ai ajouté une touche d’humour avec des codes universels, sachant que le clip serait diffusé dans le monde entier.
Avec St Graal, la discussion a été plus rapide car nous nous connaissions déjà depuis notre passage à Poitiers. Pour son morceau « Drag », nous avons contacté plusieurs artistes drag, dont une finaliste de Drag Race France. Nous avons eu un casting très réussi ! L’univers des drags étant déjà coloré et festif, j’ai cherché à apporter une originalité avec un aspect rétro et une image en 4/3. Peu de temps après la sortie du clip, St Graal a signé avec une filiale de Sony. Récemment, j’ai également travaillé avec Lisa Pariente. Je la connais depuis plusieurs années. Nous avons réalisé un plan-séquence pour son morceau « Chère petite moi ». La plupart des personnes avec lesquelles je collabore sont aujourd’hui des amis, mais je trouve également enrichissant de travailler avec des personnes qui ont des approches différentes.
J’imagine que pour le clip de Lisa Pariente, avec ce plan-séquence, la manière de travailler a été différente…
En effet, le travail sur le clip de Lisa Pariente avec ce plan-séquence a été différent. J’ai une véritable passion pour les plans-séquences car ils permettent de créer une continuité, sans montage. La temporalité est très importante et il faut que tout se déroule parfaitement pendant plusieurs minutes. Sur ce clip de deux minutes trente, il fallait que les acteurs, le décor, les caméras… tout soit impeccable. C’est ce genre de défi qui me motive.
En effet, ça ne doit pas être évident de concilier la sensibilité de l’artiste, vos capacités de réalisation, les envies des responsables de label… chacun ayant sa vision personnelle du projet.
En effet, concilier les différentes visions artistiques peut parfois être un défi, mais c’est aussi une partie importante du processus de réalisation. Le dialogue constant avec les directeurs artistiques, le groupe ou le chanteur est essentiel pour comprendre leurs attentes et leurs idées, tout en y apportant ma propre vision créative. Il peut y avoir des échanges et des ajustements tout au long du processus, notamment en post-production, où nous discutons du rythme du montage et de la version finale du clip. C’est un travail collaboratif où chaque partie apporte sa contribution pour aboutir à un résultat qui satisfait tout le monde.
En parallèle de ces projets, vous vous êtes lancé sur les réseaux, et cela a plutôt bien marché. Notamment sur Tik Tok et YouTube…
En effet, j’ai connu une certaine réussite sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok et YouTube. Travailler sur mes clips m’a encouragé à m’investir davantage sur ces plateformes. J’ai commencé à partager des vidéos des coulisses de mes tournages, ainsi que des contenus liés à l’audiovisuel et au monde du spectacle, qui ont toujours suscité mon intérêt depuis mon enfance. J’ai toujours eu l’envie de divertir les spectateurs et de leur transmettre des connaissances. Mon objectif était de parler de musique, de cinéma, de séries… de la culture dans son ensemble. Depuis un mois, je me suis lancé le défi de publier trois vidéos par semaine. Après avoir créé ma propre société, Mauda Production, il y a plus d’un an, j’ai également décidé de me lancer sur YouTube. J’ai produit et réalisé une vidéo avec Maghla, la streameuse Twitch numéro 1 en France, et j’ai également collaboré avec d’autres créateurs de contenu pour des projets phares. Ainsi, je jongle entre la publication de vidéos sur les réseaux sociaux et la réalisation de clips, en continuant à développer mes projets dans ces deux domaines.
Interview : @ludovic_rhode
Crédit Photo : DR