ANNE ROUMANOFF
Éternel renouveau
Fêtant tout juste ses 35 ans de carrière, Anne Roumanoff foule les routes de France (et au-delà) pour son dernier spectacle, Tout Va Presque Bien. Avec plus d’une centaine de représentations, dont beaucoup à guichets fermés, le succès est retentissant.
Tout Va Presque Bien, c’est un spectacle qui se renouvelle sans cesse ?
Oui, j’ai beaucoup parlé du Covid par exemple, mais je crois qu’on est passé à autre chose. Maintenant, on n’est même plus en post-Covid, on est dans l’inflation, la guerre… Je me cale vraiment sur l’actualité, c’est ce qui plait beaucoup aux gens. Et même l’inflation, j’en parle, mais moins qu’il y a trois mois finalement. C’est selon l’ambiance du moment, il y a des choses qui vont faire rire, et puis deux semaines après, moins.
Tout le spectacle ne parle pas d’actualité, cependant…
Non, bien sûr. Je parle aussi des femmes divorcées, de l’informatique et des cookies, des influenceurs, de la voyance… C’est large ! Je ne raconte pas ma vie personnelle non plus, j’ai quand même un peu de pudeur, mais je m’inspire de choses que j’ai pu vivre, et puis après ce sont mes copines, mon entourage… Ce n’est pas que moi.
Vous fêtez aussi 35 ans de carrière. Quels changements avez-vous constatés depuis vos débuts ?
Tout a changé. La société a changé donc ça change aussi la manière de faire de l’humour, les thèmes, la manière d’exercer le métier. Aujourd’hui on a Internet et les réseaux sociaux, ça n’a plus rien à voir. Mais c’est ça aussi qui est intéressant. Et puis moi j’ai changé aussi, j’avais 22 ans j’en ai 57, vous vous rendez compte ? Même si je fais beaucoup moins, il paraît [rires].
Avez-vous, depuis tout ce temps, une source d’inspiration toujours infaillible ?
Le truc qui revient toujours, c’est les gens qui m’énervent [rires]. Dans la vie quotidienne, dans mon métier, les remarques et questions idiotes qu’on peut me poser parfois. Quand je reproduis des personnages, c’est souvent des gens qui me tapent sur les nerfs. Et puis je dis les choses que les personnes ne disent pas normalement, je pense aussi que c’est pour ça que ça parle à tous. L’humour se base souvent sur un fond de vérité, finalement.
Rencontre avec Anne Roumanoff Par Kelly LE GUEN
Spectacle : le 1er juin 2023 à Bressuire (Bocapole)