A la découverte de Zed Yun Pavarotti


A la découverte de

Zed Yun Pavarotti

« Je suis le maître de mon destin et le capitaine de mon âme » disait Nelson Mandela. Et ça, Zed Yun Pavarotti l’a bien compris.
Né et élevé à Saint-Etienne, Zed cherchera longtemps un moyen d’échapper à un avenir qu’il n’imaginait promis qu’à la galère financière et professionnelle, au sein d’une ville dont l’héritage industriel plane encore sur l’âme égarée de ce Stéphanois qui ne demande qu’à rêver. Et c’est à travers la musique qu’il trouvera cette porte de sortie. Nous l’avons rencontré à l’occasion de son concert à Nantes, pour dresser ce portrait d’un ovni créatif qui explore ses univers intérieurs au fil de ses inspirations.

Loin d’être une évidence ou une vocation, au départ, la carrière de Zed ressemble plus à un heureux concours de circonstances : « J’ai commencé à faire du rap à la suite d’une blague en soirée. Et puis, je me suis rendu compte que j’aimais écrire […] le rap, c’est ce qui marchait à ce moment-là, et j’avais vraiment besoin de faire un truc qui marche, pour m’en sortir »

« J’ai toujours eu envie de ne jamais m’ennuyer et d’explorer des styles inconnus à chaque fois »


Et si Zed Yun Pavarotti a débuté sa carrière avec les mixtapes Grand Zéro et French Cash, considérés par certains experts de la musique urbaine comme l’un des débuts de carrières les plus prometteurs de sa génération, il a ensuite changé de peau pour nous offrir l’album Beauseigne, qui nous a permis de découvrir une nouvelle facette de son identité musicale. Mais aujourd’hui, il a trouvé sa voix, et c’est avec Encore, son dernier album, qu’il nous emmène visiter son véritable univers créatif, celui qui lui ressemble. Sa musique qu’il décrit comme « de la chanson avant tout », trouve ses racines dans ses premières influences, solidement ancrées dans l’esthétique et la manière de composer de la pop anglaise, incarnée par Oasis notamment, sa principale source d’inspiration.

« Musicalement, je n’ai peur de rien. Il y a des énergies à piocher partout. Mes oreilles sont très élastiques, je me permets pas mal de grand-écarts. »

Ses textes, quant à eux, sont profondément infusés de poésie et de romantisme, un parti-pris qu’il assume bien volontiers : « J’aime bien le miel, j’aime quand on se regarde dans les yeux et qu’on se dit qu’on s’aime. Je n’ai pas peur d’être assez frontal sur ces sujets-là. »

Mais le beau n’est pas le seul aspect de cette poésie, que l’on sent également teintée d’une mélancolie presque inhérente à sa personnalité. Face à ce constat, Zed Yun Pavarotti explique : 

« Je ne suis pas passé loin de ne rien pouvoir faire de ma vie. J’ai évolué dans un monde où il était très difficile d’avoir des perspectives d’avenir. Et ça fait naitre une colère, un sentiment d’injustice, dont je n’arrive pas à me défaire encore aujourd’hui. Ca m’a donné une vision un peu pessimiste de la vie, un peu ombragée. »

Zed Yun Pavarotti est un artiste qui évolue en dehors des codes et de l’ordre établi des choses et de son époque, qui brise les codes pour n’imposer que son identité artistique riche et authentique.

A découvrir le 7 octobre 2023 sur la scène du Quai M à La Roche Sur Yon.

Nouvel Album Encore, disponible (SOLAURE – Sony Music)

@zedyunpavarotti

Interview et texte par @Mélanie Beguier 

Crédit photo : @lambert.davis