À deux doigts
Les véritables têtes d’affiche du Rise&Fall, ce sont eux ! Les graphistes nantais Anne Chamberland & Grégoire Canut, connus sous le nom d’“À deux doigts”, soignent l’image du RDV métal depuis sa création et se hissent sur les podiums des récompenses des plus belles affiches de festival chaque année. Leur travail sur la dernière édition du festival se double d’une exposition de leurs illustrations à Niort, où le duo a répondu à nos questions.
Félicitations pour cette exposition niortaise. Avez-vous conçu des créations spécifiquement pour l’occasion ?
Merci beaucoup ! Nous sommes très heureux d’enfin pouvoir exposer ici. D’une part, nous avons fait le choix d’exposer des travaux de commandes pour différents projets autour de la musique. Vous pouvez voir par exemple des illustrations pour les soirées Pan-Pan qui se déroulent au Lieu Unique à Nantes, pour le festival Bar-Bars et une affiche pour la dernière tournée du musicien Lenparrot avec qui nous collaborons depuis ses débuts en 2013. Et d’autre part, vous avez des sérigraphies que nous avons faites à la main dans notre atelier, qui sont des travaux personnels de dessin.
Comment avez-vous adapté votre style plutôt indé à l’imagerie très rock & métal du Rise&Fall ? Est-ce que ce genre de défi vous motive ?
Oui, depuis maintenant 5 éditions nous collaborons avec Théo, Clémentine et Lise-Marie du Camji. Charles (Provost) nous avait contacté à l’époque avec l’équipe du Camji et ce qui les intéressait dans notre future collaboration, c’était justement que nous ne soyons pas de cet univers. Le brief tenait en 2 mots : « romantisme et métal », et ça nous a tout de suite parlé.
Notre travail gravite beaucoup autour des limites et des zones de tensions, donc réussir à ramener du romantisme dans un univers graphique très ‘hard’, c’était un défi plutôt galvanisant. C’est ainsi qu’est née cette histoire d’amour entre une femme et un squelette, en référence aux danses macabres notamment.
« Notre travail gravite beaucoup autour des limites et des zones de tension. »
Éclairez-nous sur votre manière de travailler. Qui dessine, qui est plus axé sur l’aspect digital ?
Nous travaillons ensemble depuis 2011 et notre fonctionnement a bien évolué. Au début nous dessinions tous les deux, souvent sur le même dessin, et nos gestes se sont mêlés jusqu’à ne plus pouvoir différencier qui a fait quoi dans le dessin. Depuis quelques années, c’est Anne qui fait les dessins, seule. Lorsqu’il s’agit d’une commande, nous réfléchissons à deux au dessin mais lorsqu’il s’agit de travail personnel, Anne évolue maintenant en solo. Et concernant la partie digitale (colorisation, mise en page, etc), c’est Grégoire qui s’en charge. Il a été graphiste en agence, et est indépendant depuis 4 ans. C’est donc tout naturellement que cette partie lui est confiée.
Enfin, parlez-nous de la scène nantaise qui semble très riche en termes d’art graphique et de musique. Vous y êtes très connectés ?
C’est vrai qu’à Nantes on ne s’ennuie pas. La ville bouillonne culturellement parlant, entre le Lieu Unique, Stereolux, La Soufflerie, le Voyage à Nantes, et on en passe. Il y a une riche proposition pluridisciplinaire. Nous c’est la culture alternative qui nous a fait grandir dans cette ville. Il existe pas mal de lieux un peu cachés, des bars où aller voir des concerts, des galeries ou des évènements où aller voir des arts graphiques. Concrètement, notre connexion à ce pan de la culture nantaise s’est créée en 2013 lorsque nous avons illustré un magazine culturel, le Kostar. Cette visibilité nous a ouvert à plusieurs opportunités dans la musique, notamment avec Moongaï et Lenparrot. Et depuis nous travaillons avec plusieurs musiciens et labels, et avons eu la chance d’exposer dans plusieurs lieux d’art et de musique nantais.
CRÉDITS
Interview : @cinecharlie