Simulation ou réalité ?

 Simulation ou réalité ?

L’un est un jeune entrepreneur, l’autre rêve de devenir pilote automobile. Vicenté 20 ans et Lukas 18 ans se complètent dans leur passion et portent chacun un projet bien précis. Nous avons rencontré ces deux jeunes adultes aux histoires atypiques mais pleines d’ambition. 

Il y a 1 an, Vicenté Roy se lançait dans un projet qui allait faire de lui un jeune entrepreneur. « J’ai monté une entreprise de location de simulateur automobile, appelée Pro VR Simulation, avec l’objectif d’apporter une machine adaptée au grand public et aux professionnels ». En gros, c’est un appareil nouvelle génération capable de simuler tous les effets de la piste et les mouvements des véhicules de manière très réaliste. Proposé en session libre pour le grand public, ce simulateur est aussi très utile aux professionnels et pilotes en tout genre. Parmi eux : Lukas Papin, 18 ans, passionné de sport automobile depuis ses 7 ans. « J’ai gravi les échelons petit à petit et aujourd’hui je suis fier de dire que je participe à l’Alpine Europa Cup, championnat en 6 manches dans toute l’Europe. Je suis pilote de course et j’espère en faire ma carrière un jour » livre-t-il.  

« Le sport automobile, c’est dans mes veines » – Lukas

Malgré des options prises différentes, les deux jeunes hommes ont eu l’occasion de partager leurs expériences. En effet Lukas a testé auparavant le simulateur PRO VR SIMULATION mis en place par Vicenté, à Parthenay. « Même si l’E-sport ne remplacera jamais la réalité, on arrive aujourd’hui à des rendus très bien modélisés »  explique Lukas. 

Le simulateur est sur une plateforme montée sur cinq vérins dont 4 verticaux, ce qui donne une simulation en 4 degrés de liberté. Il y a aussi 3 écrans de 43 pouces chacun pour une vision optimale. « Après sont ajoutés tous les périphériques comme volant à retour de force et pédalier professionnel… » ajoute Vicenté. Les circuits sont scannés au préalable et au millimètre près. Il est possible de conduire des voitures de F1 mais aussi de GT3 et GT4. Le but est aussi de pallier le problème de budget, de limiter les coups de roulage mais surtout de préserver la planète. Il est aussi plus facile de s’entraîner sur simulateur car les accidents n’ont aucune conséquence. 

« Dans la vraie vie, un accrochage et tout peut se finir pour un pilote ». Lukas parle ici de véritable sport d’équipe en faisant un clin d’œil aux dizaines de mécaniciens qui travaillent sur les circuits. « Le sport automobile est tout sauf un sport individuel. Dans ce domaine, on gagne principalement la course grâce à la voiture et à son entretien. Le pilote n’est rien tout seul » 

« L’équipe est plus importante que le pilote »  Lukas

Lukas et Vincenté ont tous les deux commencé par faire du sport automobile en amateur. Alors que Lukas, tellement passionné par ce sport, décide d’en faire son quotidien, Vicenté lui, veut s’améliorer depuis chez lui. « J’ai acheté un petit volant et j’ai fabriqué un système de pédales en bois » explique-t-il. Il a ensuite participé à un concours sur simulateur automobile qu’il a gagné. « A partir de là j’ai remarqué qu’il n’existait pas beaucoup de simulateur pour le grand public, j’ai donc analysé le marché et j’en suis là aujourd’hui ». 

Une semaine dans le quotidien de chacun d’eux ne ressemble en rien au quotidien des autres jeunes de leur âge. Lukas est sans cesse en week-end de courses, parfois à l’étranger. Il partage son temps entre ses cours, sa préparation physique mais aussi ses moments avec sa famille. « Je suis en BTS NDRC (Négociation et digitalisation de la relation clients), je manque beaucoup de cours mais je garde les pieds sur terre. Si le sport automobile ne fonctionne pas pour moi dans le futur je dois avoir un métier, d’où l’importance d’étudier ». 

Vicenté mène une vie hors du commun lui aussi lorsque l’on voit qu’il se partage entre l’accueil au studio de simulation, les concours auxquels il participe, le diplôme qu’il prépare (le D2E : diplôme étudiant entrepreneur) mais aussi les différentes conférences qu’il anime un peu partout dans la région. « Je peux moduler mes horaires comme je le veux, c’est l’avantage mais avec du recul on peut parfois se sentir un peu tout seul dans le grand bain ». 

« On est parfois tout seul dans le grand bain » Vicenté

Pour arriver là où ils en sont, cela demande beaucoup de sacrifices, de temps et d’argent. Le sport automobile étant une activité demandant un gros budget, il est parfois difficile d’atteindre son rêve par manque de moyens. Lukas vient d’une famille modeste et se donne corps et âme pour se démarquer auprès des sponsors. « Si la voiture ne fonctionne pas correctement, alors le pilote, même s’il est le meilleur du monde, ne gagnera pas. Celui avec une meilleure voiture gagnera. C’est là qu’on entre dans la partie budget qui pose problème à beaucoup de pilotes. Dans tout sport, il y a des inégalités, mais dans le sport automobile, il y en a encore plus ». 

« En sport auto si on n’a pas le matériel

pour gagner : on ne gagnera jamais » – Lukas

Difficile de se faire une place lorsque l’on n’est pas le petit-fils d’un ancien champion de formule 1. C’est d’ailleurs pour cela que Vicenté a lancé son simulateur, pour permettre au grand public de pouvoir conduire ce qui s’apparente à une voiture de course mais surtout en connaître les sensations. Car il est vrai que le sport automobile fait face à un engouement récent. Lukas nous explique : « La direction a complètement changé, on est passé sur un modèle américain plus dynamique. Quelques streamers ont lancé le GP Explorer l’an dernier ce qui a ramené beaucoup de jeunes dans la communauté. Plusieurs évènements se créent autour du sport auto pour ramener de la jeune génération tout en gardant les anciens exemples et petit à petit la communauté s’agrandit et se mélange ». 

« De plus on est vraiment sur un sport à suspense, à retournements de situations. Mais aussi dans le très technique, ce qui amène tout public » ajoute Vicenté.

Pour l’avenir, ce dernier aimerait exploiter le sport automobile dans les Deux-Sèvres, le dynamiser et permettre au grand public d’avoir accès au sport auto, en réel ou sur simulateur. Lukas quant à lui ne lâche pas son rêve de devenir un jour un grand pilote à l’image de ses idoles. « Pourquoi pas avoir mon nom sur le mur des gagnants du 24h du Mans, ça serait incroyable. Ça dépendra de mes résultats mais pour l’instant je ne fixe pas trop d’objectif, ce que je veux c’est faire le meilleur mais surtout prendre du plaisir, progresser et gagner l’Alpine Europa Cup ». 

NDLR : Lukas a concouru à l’Alpine Europa cup et, en octobre dernier, a signé le meilleur tour, ce qui est prometteur pour la suite.

@lukas_papin
@_vicente.roy_

Pour plus d’informations :

Pro-vr-simulation.fr

INTERVIEW : @lilas_courrot

PHOTOS : @lambert.davis