L’IMPÉRATRICE
L’empire du groove !
Demandée partout dans le monde, la disco pop à paillettes du groupe parisien brille de mille feux sur disque et sur scène. Ça tombe bien, sa tournée mondiale passe dans la région pour fêter la sortie de « Pulsar », son troisième album.
Savait-il lui-même où ses envies le mèneraient ? En se lançant dans le grand bain musical au début des années 2010, le compositeur et claviériste Charles Dugros de Boisseguin n’imaginait sûrement pas transformer l’affaire en un tel succès international. « À la base, j’étais obsédé par des compositeurs de musiques de films comme Ennio Morricone, François de Roubaix, mais aussi par Chic et son sens du groove. Enfin, j’adorais des saxophonistes de jazz. J’ai donc essayé de faire un mélange de ces références tout en étant fan absolu de Daft Punk qui a toujours ouvert la voie ». Poussé par un fort désir de donner vie à ses morceaux sur scène, Charles s’entoure vite de quatre musiciens : Hagni Gwon (claviers), David Gaugué (basse), Achille Trocellier (guitare) et Tom Daveau (batterie). Leur objectif ? Redonner du sens au groove sous forme instrumentale, quand l’époque privilégie les ordinateurs et les machines. L’Impératrice trouve sa forme définitive en 2016 avec l’arrivée de Flore Benguigui au poste initialement non prévu de chanteuse.
La magie opère rapidement, tant sur scène qu’en studio, L’Impératrice publiant deux albums, « Matahari » (2017) et « Tako Tsubo » (2021), multipliant concerts et tournées aux quatre coins du monde grâce à son cocktail de disco, de funk et de jazz, enrobé d’un parfum de pop french touch. Ironie de son histoire, le groupe se voit nominé aux Victoires de la musique 2022 dans la catégorie… Victoire de la révélation féminine. Est-ce à cause d’une méprise due à son nom ou pour la présence d’une chanteuse ? Peu importe car cet éclairage accentue la popularité de L’Impératrice qui sort en 2024 son troisième album, « Pulsar », son œuvre la plus variée, enregistrée dans l’urgence entre deux tournées, dont les maîtres-mots disco et amour n’empêchent pas d’heureuses tentatives rap et soul. L’album entraine une nouvelle fois L’Impératrice sur différents continents où son succès ne se dément pas, comme en témoigne cette année un deuxième passage au prestigieux festival californien de Coachella. « Notre musique est universelle car très portée sur les émotions qu’elle véhicule, la sensibilité, la rencontre entre joie et mélancolie, explique Charles. En studio, on travaille beaucoup cette dimension sentimentale en termes d’harmonies, et ça parle beaucoup aux Américains, aux Mexicains, aux Canadiens… La réussite s’explique aussi par le fait d’être un groupe très french touch dans nos harmonies et nos mélodies, issu de la scène Air, Phoenix ou Daft Punk, tous des artistes qui ont beaucoup tourné à l’étranger. Enfin, le français suggère un exotisme, de l’érotisme aussi. »
Pulsar (Microqlima)
12 /10 @ Nantes (Stereolux) COMPLET, 17/10 @ Bordeaux (Rocher de Palmer) COMPLET, 18/10 @ Toulouse (Le Bikini) COMPLET, 19/10 @ La Rochelle (La Sirène) COMPLET
Interview @Pascal BERTIN
Photos @DR