Queen Blood Entrer dans la transe, voyez comme elles dansent !
Danse

Queen Blood
Entrer dans la transe, voyez comme elles dansent !

Queen Blood au Moulin du Roc. Une occasion en or pour aller rencontrer un collectif de danseuses hors norme et de leur présenter la danseuse et chorégraphe Niortaise, Diane Touzin. Odile et Audrey n’avaient que quelques minutes avant d’entrer en scène mais le courant est bien passé !

C’est la première fois que vos chemins se croisent. En quelques mots, pouvez-vous nous expliquer votre parcours.

Diane : Originaire de Niort, j’ai d’abord travaillé avec la compagnie marseillaise d’art de rue Artonik. Ça m’a permis de voyager en France et à l’étranger et donc de découvrir d’autres horizons, de faire des rencontres, de trouver de nouvelles inspirations… Fin 2015, forte de mes expériences passées, j’ai monté ma propre compagnie, Cresaly. J’en suis la créatrice, l’administratrice, la danseuse (rien que ça !). J’ai d’autres projets bien sûr mais on en parlera plus tard !

Odile et Audrey : A l’ origine de notre groupe, il y a un homme : le chorégraphe et danseur Ousmane Sy, fondateur de la compagnie 100 % féminin Paradoxal (la nôtre). Malheureusement, il est décédé fin 2020 soit huit ans après la constitution de notre collectif et c’est son travail qu’on perpétue aujourd’hui. Son idée était de créer un groupe exclusivement féminin avec des parcours et des esthétiques complètement différents. Au fur et à mesure des rencontres, une équipe de 16 danseuses s’est constituée et aujourd’hui, pour la plupart, on vit de notre passion. Avec Queen Blood on est sept à monter sur scène.

Queen Blood

De vos représentations se dégage une énergie incroyable. Qu’est-ce qui vous anime et quels messages souhaitez vous faire passer ?

Diane : Quelle que soit l’esthétique, ce qui me fait vibrer c’est tout ce qui est de l’ordre du mouvement viscéral. Toutes ces résonances que l’on a dans le corps et comment on arrive à raconter des choses. L’imaginaire m’aide beaucoup et je mixe avec des contraintes corporelles. C’est très vertigineux. J’aime mettre en valeur la fragilité du corps, le rapport à la terre. Je cherche aussi à m’interroger sur la façon dont on apprivoise et on développe des ressources internes pour appréhender l’environnement extérieur. C’est une réflexion sur notre capacité à nous adapter et c’est plutôt d’actualité avec les évènements que l’on traverse.

Odile et Audrey : En house dance, nous sommes très contraintes par la technique et la chorégraphie mais c’est le moment qu’on vit, inexplicable qu’on recherche. La house est une danse très androgyne entre force et fragilité et c’est toute la magie de nos chorégraphies. L’idée c’est de révéler ou questionner ce que peut être la féminité, assumée ou subie, à travers la danse et le mouvement. L’énergie des unes et des autres nous booste. Après on a bien essayé de faire autre chose que de la danse mais ça n’a pas pris (rires) !

La danse peut se pratiquer en solo ou à plusieurs mais vous, perso, vous préférez quoi ?

Diane : L’exercice du solo, j’en connais les avantages et les inconvénients. A un moment donné, tu as besoin d’avoir un regard extérieur sur ce que tu veux faire passer. Je suis bien entourée et j’ai toujours quelqu’un avec qui partager. C’est une aide précieuse dans tout ce processus de création.​ Donc en solo oui mais j’ai aussi dansé en compagnie de rue et l’expérience du collectif m’a également beaucoup plu.

Odile et Audrey : Pareil que Diane, on a testé le solo mais c’est surtout au sein du collectif qu’on s’éclate, que la magie opère. On a donc tout le travail avec le collectif Paradoxal mais on organise aussi des stages, on participe à des battles… Et, sur scène, dans le spectacle Queen Blood, on a toutes un passage free style en « individuel » et c’est là que nos singularités et nos univers ressortent. Certaines viennent de la culture hip-hop, d’autres de la danse contemporaine, de la danse hall…

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C’est quoi votre actu ?

Odile et Audrey : Pour l’instant, on vit cette tournée avec beaucoup d’intensité et on enchaînera sur la préparation d’une nouvelle pièce appelée One shot. C’est une nouvelle commande du théâtre de Suresnes. Il s’agit d’une énergie nouvelle mais toujours avec la même trame : huit femmes se partagent la scène, affirmant haut et fort leur singularité créative et leur gestuelle originale nourrie d’influences multiples, sur un mix musical de house dance et d’afro beat.

Diane : Je continue de travailler sur la diffusion de mon solo Empreintes que je vais présenter pour la première fois le 25 septembre prochain, dans le cadre du festival Cadences d’Arcachon. J’ai toute l’écriture. Reste désormais quelques réglages avant la première. Danser c’est aussi prendre soin de son corps et dans cette optique je me suis formée aux massages ayurvédiques ; j’ai été certifiée en novembre dernier. Je vais proposer également des stages de danse contemporaine tous niveaux à partir de septembre aux Niortais et Niortaises. Tout un programme ! Et bien sûr, j’espère croiser un jour le collectif Paradoxal.

Crédits : 

Interview @Amelie FC
@Diane
@Paradoxsal Crew