Birds In Row
Clair-obscur
Un an après la sortie de son troisième album, Gris Klein, acclamé par la critique, Birds In Row continue sa tournée en France et au-delà. Focus sur une formation de post hardcore qui se démarque depuis des années et qui a été mise en lumière lors de la dernière édition du Rise And Fall festival. On laisse la parole à Bart Hirigoyen (chant/guitare)
Votre disque parle beaucoup de santé mentale, de dépression, de réaction face à l’état du monde actuel. Mais en toile de fond, on a aussi des références à l’art pictural, pourquoi ça ?
J’ai passé beaucoup de temps dans des expos avec ma compagne, et quand je vois des œuvres, je me pose toujours la question de ce que ça peut m’apporter dans ce que je fais, en quoi ce que je vois résonne avec des trucs de notre quotidien à nous. J’ai trouvé plein de choses en ayant cette réflexion là, qui ont fini dans des paroles de l’album. J’ai trouvé ça très intéressant, ça permet d’englober la thématique globale. Parce qu’on a plein de morceaux, qui même s’ils ont une thématique centrale, sont différents. Ca va parler de la dépression d’un point de vue politique, personnel, relationnel, il y a plein d’aspects différents, de sous-thèmes différents. Mais tu les englobes dans une esthétique commune, et tout est aligné.
Malgré ces thématiques assez sombres, vos textes semblent porteurs d’espoir…
Ça a toujours été le propos de Birds In Row. On a toujours eu le sentiment qu’on devait se battre pour défendre ce qu’on aime et ce en quoi on croit. Politiquement, si tu n’as pas d’espoir d’un meilleur lendemain, c’est compliqué de trouver une raison de vivre, tout simplement. Tu peux pas te dire “je vais rester là, dans cette vie de merde, et puis peut être que Darmanin sera président, tant pis”, non ! On a toujours voulu mettre l’emphase là-dessus de manière assez directe, sans passer par une tonne de métaphores.
On vous sait effectivement très engagés, au-delà même de vos paroles. Les artistes aussi politisés sont assez rares en France, vous ne trouvez pas ?
Il y a une forte dépolitisation de la culture en France. La culture subventionnée en particulier, parce qu’évidemment si tu vas voir des concerts dans des squats, c’est pas la même chose. Mais de manière générale, il y a beaucoup de distance avec la politique, alors que la culture et l’accès à la culture sont des sujets foncièrement politiques. On vient du punk, et on s’est toujours dit que le rôle d’un artiste punk, c’est de parler de tout ça, et de se faire porte-voix dans la mesure du possible. La France est pas mal dans l’abandon à ce niveau là, et plutôt en retard par rapport à d’autres pays où ça réagit beaucoup plus. Nous, on a malheureusement beaucoup d’institutions qui ne sont pas du tout prêtes à se bouger sur ces sujets.
CRÉDITS :
Interview @kellyleguen
Photos : DR
Gris Klein, toujours disponible